Voilà, j’ai passé mon épreuve synthèse l’an dernier, mais je n’ai pas encore fini mon Bac (licence pour les amis européens). J’ai participé à quelques fanzines, je tiens plus ou moins régulièrement ce blogue. Je griffonne, j’écris un peu, (avec plein de fautes je sais, je sais…) J’update des fanarts sur mon DeviantArt http://nocturius.deviantart.com/

J’ai mon diplôme de cégep, presque 4 ans d’étude universitaire, et j’ai l’impression que je ne sais rien faire de bon. D’autre plus jeunes et meilleurs sont bien plus avancés que moi, et j’ai l’impression d’être un petit bébé qui hésite à naître. Ce tunnel entre le monde des artistes amateurs et ‘’la vrai vie’’, être un professionnel. Plus habile que monsieur-madame-tout-le-monde, (qui ne comprend probablement pas pourquoi ce spleen) mais une totale loque pour un vétérant du métier.Cette angoisse que bientôt, je ne roulerai plus avec ‘’les petites roues’’ mais ‘’comme un grand’’. Je me sens comme ces oiseaux, que leur mère jette en bas du nid, pour qu’ils apprennent à voler, comme ça, intuitivement, mais qui ne se sentent absolument pas prêt. Et si j’étais parmi ceux qui s’écrasaient lamentablement sur le sol? Je sais que je commence à être un oiseau bien gras pour être encore nourrit par ses parents. (aka l’école) Bientôt, je vais devoir tout faire par moi-même. Peut-être je ne suis pas assez forte, pas assez habile, pas assez disciplinée, pas assez rusée, pas assez…

J’ai peur, tellement peur, et je ne comprends pas pourquoi. Cela semble si naturel pour les autres. Tailler sa place. Alors que j’ai horreur de la compétition. Cela me rappelle toute les fois où j’ai été dernière. On n’aimera pas ce que je fais, ce que je suis. Je ne suis pas convaincu que ce que je fais mérite d’être connu et aimé non plus. Ce que je fais est insuffisant même pour moi.

J’en oublie l’essentiel.

Pourquoi est-ce que je fais cela, pourquoi, est-ce que dans ma vie, je ressens l’urgence et le besoin d’être artiste. Gagner de l’argent n’est pas mon principal souci. N’importe quel travail fait l’affaire. Je pourrais vendre des poissons toute ma vie, (ce que je fais en ce moment) et je pourrais nourrir ma famille. Mais je me tortille et souffre de ne pas ‘’accomplir’’ quelque chose. Être quelque chose. Laisser une trace, transmettre, partager, échanger, faire rêver et être fière de moi-même. Enfin.

Toute ma vie, j’ai inventé des histoires, des personnages et des mises-en-scène. Le dessin étant pour moi une manière de ‘’rendre concret’’ ce qui n’existe que dans ma tête. Cela n’avait pas d’importance je les partageais avec d’autre ou non (bien souvent j’étais laissé seule avec mes rêveries).

Peut-être que je perds de vue que être une auteure, c’est bêtement de pouvoir créer, et avoir du plaisir à le faire. Je me sens tellement intimidée à l’idée d’en faire le pôle centrale de ma vie professionnel, me comparer aux autres ‘’pro’’, faire face aux réalités du métier que finalement, j’ai peur de mes propres créations. Qui, de mon point de vue, ne sont pas au niveau, qui ne sont pas assez propres et raffinés, qui sont amateures, laides, inachevées, insuffisantes, ratés. Je remets à plus tard, mes projets, je tremble encore et je culpabilise.

Et pourtant, être auteure, c’est … juste écrire. Je dois focaliser là-dessus. Être auteure de BDs, c’est faire de la BDs, être illustratrice, c’est juste illustrer. C’est ça que je veux faire. C’est ça que je DOIS faire. Ce n’est pas si important de trouver des techniques pour optimiser sa visibilité, de savoir comment rédiger un contrat avec une belle mise en page ou comprendre toutes les variantes provinciales et fédérales du Droit d’auteur. J’veux juste être une auteure, pondre des romans et des bds, et si ça rend des gens heureux, alors tant mieux, le reste viendra plus tard...

Un petit oiseau laid et maladroit, tout déplumé, qui tombe sur les branches, et se brise une aile. CRAK! Un petit oiseau tout brisé, et froussard. Plus faible que les autres, abimé, étourdi et à l’écart, car les autres sont déjà en vol et forment des petits ‘’v’’ à l’horizon.

Qu’est-ce que je fiche là? Pourquoi j’ai mal. Pourquoi je ne m’entraine pas assez? Pourquoi je me plains encore et je fais encore n’importe quoi? Pourquoi j’écris tout ça.

Ah. Peut-être pour le partager avec toi, lecteur curieux qui s’est perdu sur mon blogue. Peut-être mes angoisses font échos aux tiennes, ou te rappel un temps où tu vivais la même chose, ou quelque choses que tu vivras un jour, dans ton domaine, vis-à-vis tes propres rêves.

Mais je te le dis lecteur, même dans ces moments de faiblesses et d’ombres, l’important, c’est de tenir bon. Une aile cassée, ça se soigne et au pire, y’a des oiseaux qui ne sont juste pas fait pour voler. Si t'es trop gras avec des petites ailes trapues c'est peut-être parce que t'es un manchot. ( et ça t'empêchera pas de faire du Time Travelling)

L'oiseau laid...

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