Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Rêveries à Vapeur
31 janvier 2015

Héros héroïque ou tourmenté?

Vous aurez remarqué qu’aujourd’hui la mode au cinéma et dans plusieurs comics américain, c’est de faire des héros qui sont sombres, tourmentés, voir même des anti-héros. Les gens s’attachent aussi souvent au méchant dans les histoires. Je pense entre autre à Loki dans Thor, ou Drago Malefoy dans Harry Potter, mais aussi les récents Batman, ou des séries télé comme Game of Thrones (que je n’ai pas encore vu) ou Deadwood. Des auteurs BD comme Alan Moore, Frank Miller ou Mike Mignola auront aussi aidé à populariser le genre, pour ne citer que ceux-là.

C’est un phénomène intéressant à étudier d’un point de vue sociologique. Dans notre mémoire collective, un héros ou un super-héros, ce doit d’être sans peur et sans reproche. De combattre le mal, le crime, les injustices, rétablir la justice et sauvez la veuve et l’orphelin.

Ce genre de personnage, est décliné entre autre (mais pas que) de la tradition judéo-chrétienne dont l'un des plus célèbre, Superman en est directement et peu subtilement inspiré. Les créateurs de ce personnage ne s’en sont jamais cachés. Un super-héros en cape est probablement plus accessible et ludique pour les jeunes et moins jeunes qu’un vieux barbu en robe blanche sur un nuage.

La religion, la mythologie et les histoires en générale, sont là pour répondre à des besoins humains. Ils s’adressent à différents publics, et différents niveaux de sensibilité, maturité ou spiritualité. Ce sont des récits qui parlent des divers visages de l’humanité au travers des métaphores, anecdotes et aventures. Le fait qu’elles soient fictives ou réelles n’a pas d’importance. Ce qui est important, c’est le message transmit. Les valeurs, les solutions apportées, le pouvoir de faire grandir celui qui le lit, regarde ou écoute.

Vous me direz, lecteurs encore bien discrets, que ce ne sont pas toutes les histoires qui ont la prétention de vouloir aider l’Homme à devenir meilleur. Certaines histoires n’existent que pour le divertissement. Or je crois sincèrement que même l’œuvre artistique la plus débile à une fonction, un message, un certain pouvoir ou lien envers celui qui entre en contact avec.  Simplement que parfois ce qu’il a transmettre ne s’adresse qu’à certains ‘’niveau’’ de conscience moins élevé. Et il n’y a aucun mal à aller vers ce type d’œuvre de temps à autre quand on sait pertinemment que c’est un truc débile, justement. Le problème, c’est que certaines personnes ne vont être attirées QUE par ce type de production, et c’est un peu triste. C’est comme pour la bouffe, t’as le choix en un sac de chips ou une salade santé. Y’a propriétés nutritives dans les deux, mais on s’entend que ça a pas le même impact sur l’organisme si t’en mange régulièrement. L’esprit fonctionne sur le même principe.

Je dis attention cependant, ce n’est pas parce qu’une œuvre se prétend pleine de belles vertus, qu’elle est approuvé par un comité ou reçoit plein de prix que c’est forcément quelque chose de spirituellement élevé. Même principe pour le visuel, quelque chose peu avoir une apparence très ‘’trash’’ et être plein de critique-sociale-philosophie-truc-machin, alors qu’une autre œuvre super ‘’liché’’ pourrait être pleine de propagande. Il faut rester vigilant.

Pour en revenir à mon sujet initial, les héros, l’engouement pour ceux qui serait plus sombre est probablement dû à un besoin d’identification. Les gens ne veulent ou n’arrivent pas à croire en un personnage ‘’trop parfait’’. Tout comme les utopies traitées dans la philosophie, ce sont des trucs qui fonctionnent et obéissent à une logique, mais qui sont inatteignables. Les gens se reconnaissent davantage quand il s’agit de quelque chose plus proche d’eux, plus accessible. Dès le Silver Age avec Marvel par exemple, on avait commencé à faire des super héros qui faisaient face à des problèmes de la vie de tous les jours et réfléchir sur leur rôle dans l’univers. Déjà c’est une nuance importante et beaucoup moins linéaire. Ensuite cela à mener vers des personnages qui ne prennent pas toujours la ‘’bonne’’ décision et doivent apprendre à vivre des conséquences de leurs actes.

Si le premier cas de héros présentait un type de personnage ‘’parfait’’. Le lecteur (ou peu importe le type de média, vous avez compris), pouvait s’identifier à lui dans ce sens : Voici un problème, voici comment le héros parfait le règle. Moi aussi j’aimerais ou je vais régler mon problème de la même manière. C’est normal, c’est comme ça qu’on me le présente. Le défaut c’est que la réponse est déjà préprogrammée, et ça laisse peu de place à l’interprétation ou des nuances. Le second héros, celui qui vie des drames humains, présente un choix, une remise en question, une réflexion. Quant est-il du ‘’troisième héros’’ ou anti-héros, celui qui a réellement des vices? Parce que on en est rendu là, ce n’est pas juste un petit drame d’historiettes amoureuses ou un choix difficile, mais carrément que le type, il n’est pas toujours net dans sa tête, est désagréable ou dangereux pour son entourage, voir même qu’il n’a pas la prétention de vouloir ‘’faire le bien’’.

C’est amusant d’ailleurs cette idée de ‘’faire le bien’’. Comme si dans la réalité, tout pouvait se classer si facilement entre ‘’bien et mal’’. C’est quelque chose dans mon idéal en tant qu’auteure que je préférais éviter de mettre délibérément. J’préfère quand il y a plein de nuances, voir même, quand les cartes sont brouillées. Je ne veux pas dire que tous mes personnages seraient forcément tous gris, mais plutôt que je tenterais de proposer des personnages qui se veulent cohérant, mais que soit aux lecteurs de poser un étiquette si ils le souhaitent et non moi qui le pointe en gras-souligné-italique-glow-in-the-dark comme dans beaucoup de production.

Bref, l’anti-héros, a aussi un rôle important pour le lecteur. Nous sommes nous aussi imparfait, (la plupart d’entre nous se situe plutôt dans la catégorie deux, ‘’on fait de notre mieux!’’), mais les anti-héros sont beaucoup plus ‘’trash’’ que nous. Donc ‘’nous’’ nous semblons alors ‘’sain d’esprit’’ et nous savons que tel action posé par tel personnage n’est pas la ‘’bonne’’ action, mais en même temps, l’anti-héros s’en prend souvent plein la figure, et ça nous fait rire, ou entrer en sympathie avec lui. Il montre le contre-exemple, une caricature ce que nous sommes, ou, pour les plus intéressant selon moi : qu’on peut faire le bien, MALGRÉ le fait que tout va mal, qu’on est con, qu’on fait des choix difficiles. Le problème avec ce genre de personnages c’est qu’il faut comprendre qu’il y a un second degré à tout cela et ce n’est pas des plus légers pour le moral non plus quand on s’en fait plusieurs d’affilé.

Il y a aussi cette quête du ‘’réalisme’’ à tout prix. Certains vont embarquer davantage dans une histoire quand ils sentent que c’est plus proche ‘’de la vrai vie’’. Les personnages souffres, sont sales, agissent de manière immorale. On est loin des coupes de cheveux impécables des vieux films de cowboy. Les gens y croient plus quand c’est plein de sang et de poussière. Que les héros peuvent mourir (parce que oui dans la vrai vie, les ‘’good guys’’ ça meurent parfois au début de l’histoire.) Je pense que c’est une réaction normale de la part de ce type de public. Or pour ma part, je ne recherche pas particulièrement quelque chose dont la textures et l’apparence soit ‘’réaliste’’ mais plutôt dans le logique des évènements dans l’histoire, et des comportements crédibles en fonction des règles établies dans l’univers proposés. Mais ça, c’est le travail des scénaristes et acteurs.

Donc je récapitule. Le super héros parfait, est un idéal, le super-héros moyen est un miroir de nous-même, et l’anti-héros est un miroir déformant. On regarde en haut, au milieu, et en bas.

Mon type de ‘’héros’’ favoris, ça serait celui qui, peu importe ce qu’il est, ses défauts ou ses qualités, cherche toujours lui aussi à être une meilleur personne. Il a conscience de ses faiblesses, mais il essaie de s’en sortir, et accomplir des choses vraiment vertueuses. Le genre qui essaie toujours de trouver une solution pacifique (et en trouve! Ça reste pas théorique comme dans plein d’animé -_-‘)  avant de sortir les poings. L’intellect et la diplomatie sur la brutalité, l’égalité au lieu d’écraser par sa force. Étrangement, il n’y en a pas tant d’histoire qui sont comme ça. Pas dans le ‘’mainstream’’. Vite comme ça, j’pense peut-être à Tezuka, Miyazaki, Victor Hugo, Neil Gaiman, des œuvres comme Frankenstein de Mary Shelley, et niveau série télé j’pense à Doctor Who et Star Trek. Enfin, je nomme tout ça, mais c’est en prendre en considération avec mes connaissances personnelles qui sont encore bien humble. (comme tout ce que je dis, en fait ^^' )

J’pense que nous avons besoin de ce type de héros dans nos vies, et surtout quand on est enfant, mais pas que. Quelqu’un qu’on peut se dire : ouais, moi aussi j’veux faire ou être comme ça. Même si c’est inconscient ou que c’est juste pour jouer, c’est important. C’est important d’avoir un modèle, quelqu’un qui est devant soi et qui nous montre un des milliers de chemins qui mène vers un monde meilleur. Quelqu’un qui nous donne du courage, de la force, de l’espoir. Il y a-t-il quelqu’un dans votre vie, fictive ou réelle, décédé ou en vie, lointaine ou proche de vous qui fait cela? Forcément, ça va vous arriver, et si ce n’est pas encore le cas, je vous le souhaite sincèrement.

J’en ai déjà parlé pour ma part dans un autre sujet, Colin Baker et Neil Gaiman qui sont mes deux chouchous du monde des arts en ce moment. Mais tout au long de ma courte vie, j’ai pris pour inspiration des personnages dans des livres ou série, (à défaut d’avoir des amis parfois), certains plus noble que d’autre, mais ils m’ont fait grandir aussi, puis j’ai fait des rencontres qui sont significative, et il y a la famille bien sûr, tout ça contribue à me faire évoluer. Étrangement les personnages fictifs ont autant eu d’influence sur mon cheminement que les ‘’vraies’’ personnes. Par exemple, c’est en lisant Dune que je me suis intéressée autant à la biologie et la génétique, ou c’est en lisant quelques Requiem Chevalier Vampire et Blacksad que j’ai compris que la BD pour adulte, ça existait et que c’était peut-être pour moi.  À ceux qui sont des créateurs et qui me lisent, n’oubliez pas cela, les personnages et les histoires que vous créez ont un impact dans la vie de ceux qui vous lisent.  Vos personnages ne sont pas obligés d’êtres des héros bien sûr, mais pensez que les gens s’identifierons à eux quand même et apprendrons d’eux.

Toute œuvre artistique est un reflet de nous-même, et une fenêtre sur l’humanité. VOUS taillez cette fenêtre.

Publicité
Publicité
Commentaires
Rêveries à Vapeur
Publicité
Rêveries à Vapeur
  • Bande dessinées, illustrations, dessins de recherches, réflexions, travaux en cours, blagues, whovianneries. Visitez les Multivers de Kathleen P. Béliveau alias Noctael, étudiante à l'UQO en Art et Design profil Bande dessinée.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Archives
Publicité